Libération de la Corse

 Le  secteur  compris  entre  le  Golo  et  Cervione  est  sous  l'autorité d'un comité militaire  (composé de pierre Sagessi, damien Vittori 

et Leoncini Ange-François), en  rapport  direct  avec  le capitaine Innocenzi, responsable militaire  d' arrondissement.  Les  responsables  cantonnaux de  tout le secteur  ,Leonelli, charles  Filippi  (Campile,) le  capitaine  Castelli (Piedicroce) ,  bébé  Arrighi  de  (Silvareccio ) sont convoqués à Porri.

 

 

 

 Hommage à un membre de ma famille Léoncini Ange François.( Maire de Penta di Casinca de 1943 à1959 )

 

 

 Corse vous  vous  êtes  libérés  d'un  seul  élan  à l' appel  de  la Patrie !  Exploitant  immédiatement  une  occasion  favorable,  vous êtes  passés  à  l'attaque  d' un  ennemi  puissamment  armé  :  des troupes   françaises   parties  d' une  terre  françaises,  viennent  se joindre  à  vous.

La  Corse  aura  cet  honneur  d'être  le premier morceau de France libéré par le courage de son peuple et de ses armes.

 Proclamation Radiodiffusée du Comité Français de Libération Nationale. 21 septembre 1943                

       Le 4  décembre  1938,  à   Bastia, en   réponse   aux  revendications  mussoliniennes : "Corsica, Savoia,  Tunisia  a  noi ! ",   des  milliers  de Corses  prêtent  serment devant  le  monument  aux morts

"Face au monde, de toute notre âme, sur nos gloires, sur nos tombes, sur nos berceaux, nous jurons de vivre et de mourir Français".

         L e    8  novembre  1942, les  Alliés  passent  à l'offensive  et  débarquent  en  Afrique  du  Nord  ( opération Torch).  Hitler  envahit  la   zone  libre   ( opération Attila ).  80 000   Italiens  occupent   la  Corse   le  onze  novembre,  auxquels   viendront  s' ajouter,  à   partir  de juin  1943, 14 000 Allemands de la brigade SS Reichsfiihrer, soit  presque  un  occupant  pour  deux habitants, l'île comptant environ 200 000 habitants.

Novembre  1942  apporte  un  changement  décisif  en  Méditerranée. Sans doute, l'Allemagne n'a-t-elle aucune prétention territoriale sur les îles de la Méditerranée occidentale ;
mais  la Corse, la  Sicile et  la Sardaigne sont devenues à partir de novembre des postes stratégiques à conserver.
De  plus,  en  Corse,  l' Allemagne  craint  que  la population ne souhaite et ne favorise le cas échéant un  débarquement anglo - américain.  Dès  le   mois  de  décembre  1942,  le  général  Giraud, co-président  du  Comité  français  de  libération  nationale  avec   le général  de  Gaulle,  envoie en Corse,  à bord  du sous-marin  Casabianca,  la mission  Pearl Harbour  en vue de constituer des réseaux de Résistance. Fred  Scamaroni,  qui  a  créé le réseau gaulliste Action R2 corse en 1941, est mandaté  par  le  général de Gaulle  en janvier 1943  pour  tenter l' unification  de la Résistance ; bien  engagée,  celle - ci  ne  peut aboutir, car Scamaroni  arrêté  par  l'OVRA   ( police politique italienne),  torturé,  se  donne  la  mort pour ne pas parler, le 19 mars 1943 à Ajaccio. Son réseau est alors démantelé.

Le général Giraud  envoie, le 4 avril 1943, Paul Colonna d'Istria pour tenter de "fédérer tous les éléments de la Résistance , rechercher les terrains de parachutage, définir les  objectifs militaires   dont   l'attaque simultanée  au jour  "J"  doit  paralyser    la   défense   et   permettre   le  débarquement  d'un  corps expéditionnaire  que  l'état-major  du  commandant  en  chef  prépare secrètement à Alger".  Son  action  contribuera  de manière décisive à conduire les résistants, en liaison avec l'armée française, à la victoire finale.

Entre - temps,  le sous-marin  Casabianca,   au cours  de  plusieurs missions,  débarque  agents, armes  et  munitions  pour  armer  la  Résistance   insulaire.   Rescapé   du sabordage  de  la flotte à Toulon,  ce bâtiment  aura  hautement  symbolisé  le lien  entre  Alger,  la  Résistance  et  l'armée française.

Au  cours  du  mois  de juin, l'OVRA  arrête de  ombreux patriotes. Certains sont exécutés ( pierre Griffi,   Jean  Nicoli,  Michel  Bozzi),  d' autres  déportés  en Italie. Le  10  juillet  1943,  les  Alliés débarquent  en  Sicile (opération Husky). Mussolini est destitué.

En août 1943, la dégradation de la situation  militaire  des  forces  de l'Axe en Italie amène les Allemands  à  envisager  une    nouvelle   stratégie.  Le  plan  allemand   prévoit   d' abandonner  la Sardaigne  et  de concentrer  les  troupes  allemandes  ur la Corse et sur l'île d'Elbe, pour protéger les  positions  acquises  en Italie du Nord et du Centre.

La  brigade  SS est  donc  renforcée, alors  que la 90e division Panzergrenadier se prépare à passer de Sardaigne en Corse.

Le 3 septembre,  l'Italie  signe  secrètement  un  armistice  avec les Alliés. Celui-ci,  proclamé  le 8, stipule que la Corse doit être  " restituée  aux  Alliés " (sic).  Le  9,  les  Alliés  débarquent  à  Salerne,  au sud de Naples.

Les combats de la libération.

A - L'armistice italien du 8 septembre

L'insurrection en Corse  et  les  nouveaux  rapports germano-italiens.

     Dés le 4 septembre,  la  Résistance  corse  est mise   en alerte  par  un  message  radio  qui  lui  apprend l'imminence d'un débarquement.  Le soir  du  8,  le  général  Magli   reçoit  deux ultimatums : l'un   du   commandement  allemand   qui  exige  le désarmement  des forces  italiennes, l'autre  de  Paul  Colonna  d'Istria  qui réclame une prise  de  position sans équivoque pour ou contre la Résistance corse.

Le   premier   est   rejeté,  le   second    accepté   avec   des   réticences  qui  expliquent que les troupes italiennes  ne  sont  vraiment  engagées  contre  les  Allemands  qu' une  quinzaine  de jours plus tard. La situation est extrêmement confuse. La réponse positive du général Magli à Colonna d'Istria ne règle pas tout.

     Tous, dans l'armée italienne, ne reconnaissent pas l'autorité du maréchal Badoglio, le chef du gouvernement italien. La tension avec  les  Allemands augmente :  dès  le  lendemain,  aux premières heures,  des  incidents   graves  se   produisent dans le port de Bastia. La défense anti-aérienne  italienne  tire  sur  des  appareils  allemands,  un   navire  italien  qui  appareille  est  attaqué  et  incendié  par   les Allemands.

À    l' aube   du   9 septembre,   plusieurs   navires    allemands   sont  endommagés   par   les   batteries italiennes   et   les   prisonniers   placés   sous  contrôle des autorités militaires italiennes. Ce même jour,  dans  la  ville,  patriotes  et  soldats  italiens  s'emparent  de la  citadelle,  de  la  gare  et  des principales  voies  de   communication  ;  le  local   de  la  Légion  des   combattants   devient   une permanence  des résistants du Front national.  D' autres  cas  de  coopération immédiate entre Italiens et résistants corses sont signalés (à Sartène, par exemple).

 

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Ajaccio  se soulève le 9 septembre. Des Allemands stationnés à la Parata sont stoppés à l'entrée de  la  ville,  le 10  septembre,  par  un groupe  de résistants. Ils se replient par mer, leur infériorité numérique rendant  très  aléatoire  toute  tentative  d'utilisation  du  réseau  routier.

 Ainsi,  le  port d'Ajaccio demeure  libre et disponible pour le débarquement de forces amies.

                                 Le 12 septembre,modifiant les plans de l'état -major, Hitler ordonne l'évacuation  des deux deux grandes iles, Sardaigne  et  Corse, mais  non  sans  prévoir  une  période  transitoire qui  doit permettre le regroupement des forces  allemandes  et  l'évacuation  des  stocks. Ce plan exige la reprise du  contrôle  des  axes  routiers  de  la  Corse. C'est mal connaître la géographie de l'île et le rapport des forces.

Le  général  von  Senger tente  effectivement des percées vers l'ouest de l'île, mais  il  prend  rapidement la  mesure  de  la  détermination  des  partisans  et  refuse  de  s'engager  dans une guérilla meurtrière et incertaine.

À  partir du 17 septembre, pour assurer l'évacuation  des  unités  dont  le  sort  lui est confié, il concentre  son   action   sur   la   voie   routière   de  la   côte   orientale   et  sur   le   port  de Bastia : outre la brigade Reichsführer,  il  faut  faire passer  la 90ème division Panzer, arrivée de Sardaigne, soit 32 000 hommes avec  du  matériel   lourd  (  chars,   pièces   d'artillerie,   matériel   et   véhicules  divers) ; un  bataillon  de   parachutistes  italiens  suit  les  Allemands   dans  leur  retraite.  Tous  doivent  aller combattre  en  Italie après avoir quitté la Corse.


 B - L'aide d'Alger après l’insurrection du 9 septembre
L'insurrection ordonnée  par  le  Front national,  au sein duquel   tous  les  mouvements  de résistance se  sont  réunis  grâce  à   l‘action  de   Paul  Colonna   d'Istria,   n'est pas une action irréfléchie. Elle  découle d'un examen logique de la situation :sans doute les Italiens sont-ils prêts, pour la plupart, à la capitulation mais   sur  bien   des   terrains  d'Europe  ou d'Afrique,  de  rapides  et  brutales interventions allemandes ont, suivi de près l'abandon de positions italiennes.

En  Corse,  à trop tarder,  le risque  est  une  mainmise  allemande  sur l 'île.  Les patriotes  ont l a conviction  qu'ils  vont  se trouver devant des adversaires disciplinés et bien entraînés.

Le 8 septembre, Giovoni  (cadre du Front national)  rencontre  à  Alger  le  général  Giraud qui lui promet  de  l’aide,  mais  ne  prévient  pas  le général  de  Gaulle.

Le soir même,  dans  l'île ,  l'insurrection  est  déclenchée,  ce  qui  prend  e  court les  autorités d’ Alger.  Le général Giraud,conscient du danger  encouru  par  les  résistants,  prend  la décision, "audacieuse et risquée"selon  le  général  de  Gaulle, d' envoyer le 1" corps d’armée du général Henri Martin pour aider la Résistance. Mais les problèmes logistiques sont énormes.

Le commandement   interallié  ne  peut  modifier  sa  stratégie  générale  en  engageant en Corse,  dans une opération amphibie à longue distance,  une partie  des  moyens  prévus pour Salerne. Du  moins  les Français  peuvent-ils  utiliser  deux  sous-marins : le Casabianca et l'Arétharse, ainsi  que  deux  contre-torpilleurs et deux torpilleurs.

Le   port   d'Ajaccio  est   libre,  ainsi  que  le  terrain  de  Campo  dell’ Oro,  qui  cependant  subit,  le  12 septembre,  une attaque  aérienne  allemande,  mais  où  peut  atterrir une escadrille d’aviation de chasse alliée.Les premiers à débarquer sont les hommes du 1er bataillon de choc créé par le général Giraud en avril 1943. Ils font la traversée, entassés, dans le Casabianca. Placés sous les ordres du commandant Gambiez,  ils sont  particulièrement  bien entraînés au type de combat qui les  attend  dans l’île.

Du 14 au 17 septembre, ils attendent leur ordre  de marche  et  sont rejoints à Ajaccio par le 1er régiment de tirailleurs marocains, par des spahis, des  goumiers et des éléments de l’artillerie et du génie ; au total 6 000 hommes,400 tonnes d’armes,des jeeps,des pièces antiaériennes, du carburant et des vivres,  sont débarqués en dix jours. Ajaccio joue donc le rôle d’une tête de pont.

Les troupes  venues  d’Algérie  viennent appuyer les patriotes qui ont  commencé  seuls  à  défendre  les passages  entre  les  deux  versants  de l’île.

Il s'avère déjà impossible  pour  les  Allemands  de  songer  ( du  moins  sans  renfort )  à  une occupation totale de la Corse.

Le 11 septembre, les autorités italiennes ont reçu l'ordre de traiter les Allemands en ennemis. Le général Henri Martin a  pris  contact  avec  le   général Magli  dès  son  arrivée, le 17 septembre ; chargé  de  la coordination  les  troupes  débarquées, il  souhaite  définir  les  conditions  d'une  coopération  franco - italienne. L'accord finalement conclu le  21 septembre  prévoit  une action commune  dans  le sud  de l'île et  une attaque  convergente sur Bastia :  la division "Cremona" doit, en effet,  participer aux combats de Porto-Vecchio, Sotta et Bonifacio des 23 et 24 septembre et la division "Friulï" à ceux du col de Teghime à la fin du même mois.

Le 21 septembre  le  général  Giraud  vient  à  son  tour  veiller  aux opérations sur le terrain et rencontrer le général Magli ;  les Italiens  combattent  officiellement aux côtés des forces françaises et leur  assurent un important soutien.   L'opération  d'intervention dite "Vésuve" décidée en  hâte à Alger  est   donc  bien  engagée   et   la   coopération  entre  des  éléments  aussi  hétérogènes que  les   partisans   corses,  les troupes   de   l'armée  d'Afrique  et  les  troupes  italiennes  s'opère de façon satisfaisante,  circonstance  assez  inespérée.

 C - Les patriotes corses dans les combats de libération.

La période des combats n'est pas vécue partout de  la même  façon .

À Ajaccio, préfecture de la Corse,  la  libération  est acquise  dès  le  9 septembre. La population assiste aux  débarquements  de  troupes  et   exprime  librement  sa  joie.  La veille,   les  locaux  de  la milice, du Parti  populaire  français  et des journaux collaborateurs ont été investis et mis à sac. Le Patriote (journal du  Front national),  sorti  de  la  clandestinité,  parait  sur  les  presses  de  la  Jeune  Corse.  On  chante  la Marseillaise dans les rues. -

A  Sartène,  le soulèvement    populaire   se   heurte   à   l'intervention   allemande  visant   Place Porta, la population;

A Bastia, on se bat en ville et surtout au port, entre Italiens et Allemands.

Le 14  septembre,  les   Allemands  qui   ont  repris   le  de  la situation, menacent la ville de destruction et interdisent à la population de sortir, si ce n'est entre 11 et 12 heures. Les patriotes qui,   croyant   leur   ville libérée,ont occupé la mairie et la  sous - préfecture,  retournent  à clandestinité  après  l'intervention  d'une  colonne allemande venue de Casamozza et une attaque de stukas.

À Ajaccio, où  les conditions sont  meilleures, de rapides  changements  administratifs sont opérés : les cadres de Vichy renoncent, sans résistance, à leurs pouvoirs.

Le  9 septembre, une nouvelle municipalité  présidée  par  E. Macchini, est  installée et le Front National place un  " Conseil  de préfecture " auprès du préfet Pelletier qui s'efface d'ailleurs complètement.

Ce conseil prend les premières  mesures de dissolution des partis et  mouvements collaborationnistes.   Des  consignes  adressées  à  tous  les comités  d'arrondissement du Front national  prévoient  la prise de  contrôle  des  mairies  et, déjà   un  début  d'épuration.

Très  inégalement   armés,  souvent  peu  expérimentés  car  s'ils  sont plus de 10 000 en septembre, la plupart  n'a  pas  subi  de  préparation  militaire  sérieuse,  les  patriotes  combattent sans  aide pendant  les 8 ou 10 premiers jours.

Durant  cette  période, les Allemands cherchent  encore  à s'ouvrir  les  passages  vers  l'ouest  dans  les  régions  de  l'Ospedale,  de  Ghisoni, Barchetta et Folelli.

Dans  le  sud,  il   faut   compter  avec   la  brigade  SS  Reichsfiührer  cantonnée  à Sarténe.

Les Allemands  veulent  sauver  leurs  dépôts  de   matériel  et   de  carburant,  comme celui de Quenza attaqué   le 15 septembre par le Front national  et  les  hommes  du  commandant  Pietri  :  en s'assurant  le contrôle des voies  de  communication  les  résistants empêchent  la  jonction des troupes  allemandes  de  Porto-Vecchio  avec  celles  e Quenza et de Sartène. La zone de Levie est devenue un verrou.

Le17,  une  compagnie  du batailllon  de  choc  est  déterminante  dans l'appui de la Résistance : malgré  une  intervention  de  leur  aviation,  les Allemands sont vaincus. Le général von Senger, convaincu  du prix  excessif de  toute action  vers l'ouest, se consacre,dans la période suivante,à l'évacuation  de  ses  ses  forces   vers   Bastia.    'est  donc  la  seconde  phase  des  combats  qui commence :  dès  le  1er ,  sur  la  route   de  Bonifacio  à Porto-Vecchio,  puis  le  22  dans  la  zone  de  Conca,   les  hauteurs  qui dominent la route servent de bases pour les attaques ;mais la 90ème division allemande est une division blindée,  elle  peut  subir des pertes, être freinée, mais non stoppée.

Les  groupes de  maquisards  sont  appelés  au  combat  au  fur  et  à mesure  de  la  lente  progression allemande   vers  le  nord.   Ceux   de   Vezzani   et   de   Prunelli  di  Fiumorbo  agissent   les   23  et  24 septembre.  Les  Allemands  perdent  le  contrôle  des aérodromes  de  Ghisonaccia et de Borgo qu'ils utilisaient pour leur évacuation et les opérations aériennes de soutien.

À la fin de septembre,  des  combats  se déroulent  en  Casinca.  Le bataillon  de choc  trouve, parmi les patriotes,  les guides  qui  lui  sont  d'autant  plus  indispensables  qu'il ne possède pas les cartes d'état-major  de  la  région.   Qui   plus  est,   une  de  compagnie formée de volontaires recrutés sur place a pu être  constituée.  La population   nourrit  et   renseigne   les combattants,  mais  les  blessés  pâtissent du manque de soins : aucun service médical ne suit les troupes dans cette zone.

À La fin  de  septembre et pendant les trois premiers jours d'octobre, les Allemands ne cherchent plus  qu'à  protéger leur retraite, se repliant sur 1e port de Bastia. Leur artillerie en retarde (accès. Les  patriotes  et  les  "chocs" y arrivent par le sud tandis que tabors, spahis et troupes italiennes progressent  par l'ouest,  avec  les  résistants  u Contenais et de la Balagne.

Dans  ces  combats, les  Marocains  jouent  un  rôle  déterminant : le  col de San Stefano est enlevé le 30  septembre, le col  de Teghime le 3 octobre. Le  bataillon de choc prend le contrôle du Cap- Corse,  non  sans  un  accrochage  avec  les Allemands à Pietracorbara.

Le 4 octobre, Bastia est libre, mais dévasté par les combats et les bombardements américains.

La 90è  Panzergrenadierdivision  quitte l'île, affaiblie par la  destruction  d'une centaine de chars, de 600 pièces  d'artillerie  et  de 5 000  véhicules divers. De ce fait, le maréchal Kesselring reconnaît lui-même  qu'il ne peut empêcher le débarquement du général  Clark à Salerne. Des patriotes sont  tués  au combat  aux côtés  des  militaires  français et italiens tandis que d'autres, surpris armés  par  les  Allemands, sont immédiatement fusillés .

On compte au moins  25  exécutions  sommaires. Au  total,  l'estimation  des victimes  de  ces combats   s'établit  ainsi :  les  troupes  allemandes  perdent   environ  1 600  hommes  dont   1 000   tués   et   400  prisonniers ;  les Italiens   dénombrent  637   tués   et   557  blessés ;  du  côté    français,   la Résistance  enregistre   dans   ses rangs 170 tués et  environ 3130 blessés ; les troupes régulières enregistrent  75 tués (dont l'aspirant Michelin, premier officier français tombé sur le sol national) et 239 blessés.

Louant  aux  dégâts matériels, ils sont considérables sur les lieux des combats : de nombreux  ponts ont saute,  des maisons sont détruites,  Bastia subit cinq bombardements alliés entre le 13 septembre et le 4 octobre, ainsi  que  des  tirs  'artillerie.  Les quartiers  du port, de la gare,  le  cimetière  lui-même  sont  ravagés,  la ligne  de  chemin  de  fer  de la côte orientale est inutilisable.

Au  cours   de  sa visite  en  Corse,   du 8  au  10   octobre,  le général de Gaulle salue les  efforts  et  les sacrifices  consentis.Ses discours témoignent d'une émotion sincère.  Quant  aux  Corses,  ils acclament  le co-président du Comité français de libération nationale.

L'île,coupée de la France continentale,dépend désormais d'Alger.  Pour  ses  habitants, la Libération  ne signifie pas la paix, mais  bien  au  contraire  la  reprise de la guerre au côté des Alliés.

À cet égard aussi, la situation de ce département français est unique :

         Pendant l'année 1944, 12 000 Corses de 20 à 28 ans sont mobilisés. De plus, la région est utilisée comme  base aéronavale pour le contrôle des liaisons  maritimes, comme  base  d'attaque contre  l'Italie du  Centre et du Nord, encore tenue par les Allemands, et comme base de  départ en août  1944 pour  le débarquement en Provence.

Le 6  juin 1944, les Alliés  débarquent en  Normandie.  Après  la  Corse,  le Calvados  sera  le deuxième  département français libéré. Les  FFI de Caen prendront le nom de Fred Scamaroni, héros et martyrs de  la Résistance  corse.

Le 8 juillet 1944,les hommes de  la  compagnie  Scamaroni  hisseront les trois couleurs devant l'Abbaye  aux  Hommes  de  Caen. La Corse tient une  place  importante  dans  ( histoire  de la Résistance et de la Libération.

C'est le premier territoire libéré, par ses habitants, par des soldats français, sans intervention de forces anglo-américaines.  Les  combattants  t l'espace stratégique ainsi offerts aux Alliés par la Résistance corse  sont venus à point, dans un temps  décisif  de  la guerre en Méditerranée, pour contribuer au recul des nazis en Italie et dans la France méridionale.

 

" Département  le  plus occupé  de  France,  le  plus  tôt  libéré  de France, le plus  combattant  de France,  la  Corse  a encore grandi dans la communauté de gloire que nous évoquions "                Général F.GAMBIEZ

 

CHRONOLOGIE
8 novembre 1942
Débarquement allié en Afrique du Nord (opération "Torch")
11 novembre 1942
Invasion de la zone non-occupée par les troupes allemandes (opération "Attila") ; occupation de la Corse par les troupes italiennes
13 mai 1943
Capitulation des forces de l'Axe en Tunisie défaite des troupes germano-italiennes en Afrique
10 juillet 1943
Débarquement allié en Sicile
25 juillet 1943
Destitution et arrestation de Mussolini ; gouvernement italien Badoglio
3 septembre 1943
Armistice entre l'Italie et les Anglo Américains ; débarquement britannique en Calabre
8 septembre 1943
Officialisation de l'armistice italien
9 septembre 1943
Soulèvement populaire des Corses ; débarquement américain à Salerne.
10 septembre 1943
Occupation de l'Italie du Nord et du Centre par les troupes allemandes
10-19 septembre 1943
Combats dans la région de Levie.
13 septembre 1943
Arrivée du 1er bataillon de choc à Ajaccio
13-15 septembre 1943
Combats dans la région de Volpajola Scolca.
13 septembre - 4 octobre 1943
Bastia subit 5 bombardements alliés
14 septembre 1943
Les Allemands reprennent le contrôle de Bastia
8 septembre 1943
Combats sur l'axe routier Bonifacio - Porto-Vecchi
22 septembre 1943
Combats dans la zone de Conca
23 septembre 1943
Combats à Prunelli di Fiumorbo et Vezzani
24 septembre 1943
Combats en Casinca : Vescovato, Sorbo Ocagnano
25 septembre 1943
Prise du Pont Albano par les goumiers du capitaine Then
30 septembre 1943
Prise du col de San Stefano par le 1er RTM.
1er octobre 1943
Combats de Pietracorbara
3 octobre 1943
Prise du col de Teghime par les goumiers du 2e GTM
4 octobre 1943
Libération de Bastia et de la Corse

 

 

 

 


 

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28/04/2015
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